Nous allons vous raconter l'histoire de la pigouille. Ce grand bâton permet de pousser les barques du marais poitevin. Une tradition transmise de génération en génération.
Jean utilise la pigouille depuis son enfance. Et à 86 ans, il manie toujours ce bâton de 4 mètre de long pour propulser sa barque sur les eaux vertes du marais poitevin.
Une ergonomie pensée pour les lourdes charges
La pigouille a en effet été utilisée pendant plus d'un siècle par les éleveurs. Sur leurs barques, ils transportaient jusqu'à trois tonnes d'animaux ou de matériel. Elle a été abandonnée progressivement par le monde agricole dans les années 70.
Mais les anciens savent toujours aujourd'hui dénicher les coins à pigouilles. De préférence, ils les choisissent les plus droites possible, dans l'idéal en bois de saule, sinon le frêne peut faire l'affaire.
Gaëtan, étudiant dans une école de jeux vidéos est aussi guide batelier l'été dans le marais poitevin. A ce titre, il perpétue la tradition, heureux et fier de bénéficier de l'expertise des anciens. Il prépare son long bâton depuis plusieurs mois.
"La pigouille, chaque batelier la créé, le bois est choisi en fonction du poids et de la force du batelier"
Jean le conseille aussi pour la pose de la bague, un moment délicat. Enfin, c'est l'installation des doigts de la pigouille qui permettront une meilleure prise dans le fond du marais...
Un maniement plus complexe qu'il n'y paraît
Chaque année, des dizaines de guides bateliers s'initient au maniement de la pigouille. Le conseil de base ? Être vraiment souple sur les jambes !Audrey découvre l'objet.
Et les visiteurs la réclament, ils adorent que les guides bateliers l'utilisent lors des promenades sur la venise verte."C'est un peu lourd, très grand. On a l'impression que c'est simple, mais non, c'est technique ! Il y a un coup de main à prendre"
Aujourd'hui, la pigouille est devenue un emblème touristique du marais poitevin qui accueille chaque année plus d'un million de visiteurs.